Rezippez-moi ça…

Rezippez-moi ça…

De Paris à Toronto, un monde de braguettes ouvertes.

8h30 dans le métroà Montréal, Paris, Toronto, Stuttgart, Munich, you name it, c’est l’heure de pointe : une horde de travailleurs se rue dans les wagons et essaie de se trouver une place plutôt debout qu’assise.

J’ai de la chance, je suis petite, je suis montée dans le métro bien en avance et j’ai eu le confort et le luxe d’une place assise. De là où je suis, j’observe, en musique, la chorégraphie bien rodée des voyageurs fréquents : les porteurs d’écouteurs, de kindle, de journaux, les hagards, les blasés, les endormis, les illuminés. Les « sortis d’un magazine », les « je rentre me coucher », les « trop relax pour ce monde « et les « pas envie d’aller travailler ».

Malgré ces apparentes différences, beaucoup de ces gens ont un point commun : un oubli, un trou béant, une fenêtre d’aération involontaire au niveau du bas-ventre ; la braguette ouverte!
On dira ce qu’on voudra, même si c’est embarrassant pour ceux qui ont effectivement oublié ce geste éclair de fermeture de braguette, pour moi, c’est terriblement divertissant.

Dans toutes les villes que j’ai citées plus haut, c’est pareil. Hommes ou femmes, jeunes, vieux, chics, bobos, hippies, business, tout le monde est concerné, personne n’est à l’abri.

Ce qui est rassurant pour les victimes de l’aération involontaire, c’est qu’on voit rarement (mais bon quand même un peu !) la couleur des sous-vêtements. Même si c’est le cas, c’est trop souvent décevant, donc pas de là à faire tout un plat. Il faut tout simplement rezipper ça, mais encore faut-il que les victimes s’en aperçoivent…

Car c’est justement le coeur du problème : quand vous ne connaissez pas les gens, allez-vous leur faire cet aveu que leur braguette est ouverte, du genre, « e ».xcusez-moi madame, je crois qu’on voit vos sous-vêtements » ou bien « monsieur, le boxer bariolé avec la chemise et le reste, ce n’était pas le choix le plus éclairé ce matin« . Je suis désolée, mais moi, je ne peux pas, car même sans vouloir regarder, je vois, je suis assise, ils défilent devant mes yeux. Avant même de leur avoir parlé, j’ai déjà reçu beaucoup trop d’informations sur leurs personnes, alors si je les alerte, ils risquent de se sentir mal à l’aise car ils sauront que je sais…

Pfff, c’est loin d’être simple, c’est pourquoi j’écris cet article, car, mesdames et messieurs, nous vivons dans un monde de braguettes ouvertes, alors SVP, rendez-vous ce petit service : rezippez-moi ça !

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